mardi 19 octobre 2010

Le maître des illusions, Donna Tart


A voir la lady, on ne s'imagine pas, en lisant son roman à être captivé et tenu en haleine pendant 700 pages.
Et pourtant! Le style de Donna Tart est froid, précis, méticuleux. Elle brosse un portrait extrêmement réaliste de ses personnages. Chacun d'entre eux possède une personnalité complexe et profonde.





Pas étonnant de découvrir dès la première page que cet ouvrage est dédié à Breat Easton Ellis, son ami et son mentor. On y retrouve la même description cinglante d'une haute société dont les valeurs sont en perdition. La violence y est moins directe que dans l'œuvre de BEE, mais ses personnages sont tellement torturés, et subissent une telle pression psychologique, que c'est avec le même malaise que l'on poursuit sa lecture. Mal à l'aise, certes, mais intensément captivé.

L'histoire:

Richard, un jeune étudiant californien provenant d'un milieu modeste, débarque dans le Vermont. Dans sa nouvelle université, il tente de dissimuler ses origines modestes. Très vite, un groupe d'étudiants le fascine: Avec leurs lunettes rondes, et leur maîtrise du grec ancien, ils semblent hors du temps et inaccessibles.

Après s'être battu pour réussir à ce faire accepter, Richard va pénétrer ce cercle restreint et fermé. De prime abord enchanté par ce monde d'érudition, il découvre la fascination de ces étudiants qui cherchent à gouter aux plaisirs d'anciens rites des bacchanales. Complètement coupés de la réalité, le groupe va lentement dériver vers une intrigue glauque et usante, qui va peu à peu détruire les nerfs de chacun .

Loin de nous faire haïr ses personnages, Donna Tart réussit l'incroyable pari de nous attacher à ses personnages. Nous suivons avec angoisse leur délire paranoïaque et égoïste et nous en venons à craindre, autant qu'eux, que justice soit faite. Savoureux!


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