dimanche 12 décembre 2010

La trilogie Berlinoise, Philip Kerr








Après le succès mitigé que m'avais inspiré la lecture de mon dernier "thriller" , j'ai eu envie de me plonger à nouveau dans un  roman captivant, le genre de bouquin que vous n'avez envie de lâcher pour rien au monde, qui raccourcissent vos nuits et allongent vos trajets en métro.






En fouinant dans une librairie, je suis tombée sur ce coffret "édition limitée", qui réunit les trois romans policiers d'un certain Philip Kerr, sous la forme d'une trilogie: La trilogie Berlinoise.

A peine effrayée (!!) par le millier de pages que constitue ce bloc, je me suis lancée timidement dans sa lecture, et je dois avouer, que j'ai été agréablement surprise.

La trilogie, comme son nom l'indique, se divise en trois ouvrages, 
L'été de cristal, La pâle figure et Un requiem allemand. L'intrigue s'étend sur dix ans, de 1936 à 1947, durant les dix années charnière de l'Allemagne, qui se noie peu à peu dans le nazisme.


Nous sommes ici face au vrai policier, avec ses codes et ses clichés. Bernie Gunther, ex policier de la police berlinoise est devenu un détective privé reconnu. Insolent et sûr de lui, son succès lui permet d'affirmer sans gêne son mécontentement face aux changements politiques du IIIe Reich. Parfois ridicule, souvent amusante, la répartie du héros est toujours cinglante, même lorsqu'il se trouve dans des situations très délicates. Nous n'échappons pas non aux clichées des jeunes et troublantes inconnues, qui offrent leur corps au cynique, mais non moins séduisant détective.


L'intérêt réel de cette trilogie, est qu'elle nous offre un tableau captivant de l'Allemagne nazie. Au fil des pages, nous assistons à la détérioration lente mais inéluctable de ce pays, dirigé par une idéologie commune. Les protagonistes deviennent alors Goering, Himmler ou Heydrich, que nous regardons s'agiter pour la conservation du Reich,  et offrent du poids à la narration.


Je suis néanmoins un peu déçue par le manque de nuance du protagoniste face au régime nazi. Il parvient le tour de magie de comprendre, avec une perspicacité divine, que la politique nazie est atroce et les mènera tous à la catastrophe;


Cela me semble un peu  trop simpliste. Hitler a réussi le tour de force de réussir à embrigader un peuple entier en quelques années. Les allemands de la seconde guerre mondiale n'avaient pas tous le recul nécessaire pour prendre conscience de l'horreur qui était en train de se tramer sous leur yeux.  De la même façon, le personnage de Bernie aurait gagné en réalisme si l'auteur l'avait doté d'un peu de nuance face à la politique de son pays. Bernie devient un justicier extra lucide un peu caricatural, qui ne sera jamais au grand jamais mouillé dans une quelconque activité immorale.


Malgré cela, la lecture de cette trilogie reste un plaisir, aussi captivant qu'intéressant. Les chapitres passent rapidement, et le fait que l'histoire se déroule sur trois actions dynamise la lecture. Je vous le conseille si vous avez envie de vous distraire sur un fond historique, il sera clairement l'allié de vos longues nuits d'hiver. 





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